samedi 31 mars 2012

27/30-03-2012 : Naissance d'un grotteux - CR Intro to Cave

Naissance d'un grotteux...

Un certains de nombre d'années plus tôt
Je me rappelle encore ma première rencontre avec le monde de la plongée souterraine. Ce devait être peu de temps après le passage à l'an 2000. J'avais à peine plus de 18 ans. A cette époque là, je n'avais pour ainsi dire pas beaucoup mis la tête sous l'eau, et encore moins eu d'expérience en plongée de quelque sorte. Non, en ces temps reculés, j'étais un inconditionnel de la montagne. Oui, c'est ça, celle "qui vous gagne", pour ceux qui se souviennent. Ski, rando, alpinisime, parapente, canyoning, j'en passe et des meilleurs.
Accessoirement, j'étais aussi un jeune pompier volontaire depuis guère plus de deux ans. Et, c'est justement lors d'une garde au Centre de Secours de Cassis que j'ai connu cette première expérience.

Des quelques souvenirs qu'il m'en reste, je me rappel que c'était une fin de journée assez calme pour nous, lorsque nous reçûmes un appel sur le 18 en caserne : "Départ embarcation pour plongeur hors délai sur une sout. à la résurgence de Port Miou". Dans un cas comme celui-ci, nous déclenchons en priorité la vedette armée par les marins pompiers plongeurs et nous nous rendons sur site en premier secours et repérage. C'est ce qui se passa. Pour aller à l’essentiel avec cet épisode, notre ami plongeur a fini par sortir avec une bonne 1/2 heure, 3/4 d'heure de plus que prévu sur son runtime mais sans soucis particulier.

Ce qui m'a frappé dans cette histoire, ce fut de voir émerger cet espèce d'extraterrestre, avec ses multiples lampes sur le casque, seul, harnaché avec une quantité astronomique de bouteilles. Je l'ai tout d'abord observé durant son palier à 3 mètres, me demandant bien ce qu'il attendait pour sortir et pourquoi c'était si long. Même si maintenant je comprends mieux les tenant et les aboutissants de cette situation, je n'en ais pas moins oublié pendant très longtemps cette expérience, étant incapable de comprendre ce que j'avais sous les yeux, c'était trop... énorme, trop fada ^^



Un certain nombre de mois plus tôt
Nous voilà en 2011, je débute la plongée. Je passe mes niveaux et plonge, plonge et plonge. Par besoin de se démarquer certainement et, pour avoir la chance de rencontrer des plongeurs passionnés, je passe au sidemount. De là, on a tôt fait de me demander si je suis dans cette config parce que je fais de la sout. ?! "Moi ??!, pensez-vous braves gens, je viens tout juste de passer mon niveau 2".
Puis, petit à petit... non, en fait très vite, la structure fédérale me sort par les yeux. Trop de contraintes, pas assez de plaisir. Je découvre le hors structure, la plongée solo et mes première petites grottes... et j'aime ça. Je m'informe, j'en redemande.

Quelques jours plus tôt
Comment faire sortir d'un mal un bien ?! Me voilà au chômage. Qu'à cela ne tienne, j'avais prévu un petit budget plongée pour ce 1er semestre. Et si, et si...
J'appel Pierre-Eric Deseigne :
-           "Un combi Cavern et Intro to Cave avant le fin du moi de mars c'est possible ?"
-          "C'est jouable, rendez-vous à Gramat"
-          "Yessssss !!"

Une bonne chose n'arrivant jamais seule, Loule m'offre mon baptême du feu. Par un magnifique samedi de mars, Thomas S. et Thomas N. m'invitent à les accompagner pour équiper Port Miou pour des photographes italiens. Première rencontre avec de la vrai plongée sout. Le pied. J'adore. On est à 3 semaines de mon Intro to Cave.
Et c'est la récidive. Nous nous retrouvons une fois de plus tous les 4 pour explorer Le Bestouan. Laurent et moi nous irons aux 200 mètres, et nos comparses à 400 - 500 mètres du puits d'entrée. Le tout, dans une ambiance excellente. 3 jours avant la formation.
Je suis plus que jamais motivé. Les plongées sont splendides, les plongeurs sont un plaisir d'humilité, de compétence et de gentillesse et, franchement, lorsque je sors de l'eau, sur une plage aux odeurs de Monoï, ça fait du bien de se sentir un peu différent. Pas meilleur, pas exceptionnel, juste conscient d'avoir accès à un monde que beaucoup ne pourrons jamais appréhender. Le plaisir de passer à mon tour pour l’extraterrestre que j’ai vu sortir de l’eau, lors d’une fin de journée à Port Miou, quelques douze années plus tôt.
Du bonheur, tout simplement.

Formation Intro to Cave
Me voilà donc arrivé dans ce haut lieu de la plongée sous-terraine à Gramat, chez André Grimal, la station de gonflage du coin avec quelques hébergements : Les Vasques du Quercy. J’y rencontre une bande de belge francophone bien sympas et nous passons la soirée à tchatcher.
Le lendemain matin, le cerveau encore bien dans les vapes, mon instructeur, PE Deseigne, pour ces 4 jours arrive pile poile à 9h30. Après les présentations d’usage, petit check du matos, présentation des principes de base et on charge tout dans son Land, direction l’Œil de la Doue. 

Jour1, Plongée 1 : Œil de la Doue
Là, d’entrée, je me suis dit que j’allais en chier. V’là ti pas qu’il faut se farder 400 mètres de marche d’approche sur un sentier de chèvre… Heureusement, le sac Sherpa aide beaucoup pour transporter les S80. En revanche, le sac de plongée a rendu l’âme d’entrée… La sout., c’est hard pour le matos.
Cette première plongée est dédiée à la découverte du milieu et à l’évaluation de départ. Après les incontournables Safety Checks, nous voilà partis.

Ma première impression est très différente de ce que j’avais pu vivre à Port Miou ou le Bestouan. Déjà, l’eau n’est pas salée. Le goût est bizarre :-D Ensuite, je suis trop lesté, je finirai d’ailleurs avec – 4 kilos par rapport à la mer. Et pour finir, la visibilité de ce site est plutôt limitée, inférieure à 5 mètres. Bref, les premiers 50 mètres sont un peu space. Et puis, chemin faisant, je m’adapte à ce nouvel environnement et commence à prendre du plaisir.
Sur le chemin du retour nous faisons quelques exercices basiques : vidage de masque avec maîtrise de la flottabilité et maintiens du fil etc…

Arrivée à la sortie de la résurgence s’offre à moi une vision magique que je retrouverai à chaque fois renouvelée lors de toutes les explorations qui suivront. Chaque cavité possède un accès spécifique et, lorsque que je vois la sorti, toutes lampes éteintes, cette espèce d’empreinte digitale s’offre à nouveau dans un jeu de lumière féérique. C’est à chaque fois un instant magique.
Malgré les premiers moments un peu perturbant, je sors avec la banane. Mais s’est pas tout ça, le portage retour nous attend.

Jour 1, Plongée 2 : Saint Georges
Sur le chemin du retour nous faisons un saut pour voir la vasque de Saint Georges. Celle-ci est sublime, dans un environnement paisible avec les rayons de la fin d’après-midi qui plongent directement vers l’entrée de la grotte.
-          Moi, pour rire vu l’heure tardive : « On y va ? »
-          PE : « Si tu veux »
-          Moi : « Aller !! »

Comble du bonheur, mais ce sera le cas tout le reste du séjour, la vasque est au bord du parking !!! Et nous voilà partis pour 45 minutes de plaisir (encore me direz-vous :-D). La cavité est très différente de la précédente. «  A partir du bassin, à -10m, il y a un passage de 2m de haut sur 5m de large qui descend en pente raide sur des galets jusqu'à -29m. A ce moment la galerie devient plus large, environ 10m de haut sur 15m de large. » (PlongéeSout.com)

Après une belle exploration sur les 200 premiers mètres de la galerie, petits exercices de pose de fil, vidage de masque, pose de flèches etc… Et, rapidement, nous revoilà à la sortie. Celle-ci est majestueuse. Ce fût certainement celle que j’ai préférée en raison du soleil de fin de journée qui venait l’illuminer sous un angle parfait. Nous en profiterons quelques minutes avant d’émerger et, ce coup-ci, de rentrer pour reconditionner tout le matériel.

Jour 2, Plongée 3 : Cunhac
Reveil avec le lever du jour à Gramat. Alors que les oiseaux commencent à ce faire entendre, petit cour théorique sur la plongée sout. Revue des principales techniques et des principales causes d’accident puis, entrainement avec le fil.
Vers 10 heures, nous prenons la route pour le Sud du Lot, direction Cunhac, aussi connu comme le Ressel 2. A notre arrivée le parking est déjà bien rempli avec 4 vans DIR hollandais. Nous nous préparons tranquillement et nous mettons à l’eau alors que les mens (and women) in black sortent de l’eau.

L’accès à la cavité ce fait en traversant le Lot, paisible aujourd’hui, au niveau de deux petits ilots. Je pose le fil de surface et fait la jonction avec le fil principal à l’entrée. L’entrée est sur 11 mètres et remonte un peu ensuite dans une galerie de 5 mètres de diamètre environ. La visibilité est correcte et nous permet de bien profiter du site.
Cette plongée se fait en bi 2x12 pour moi. C’est une première et les débuts sont, comment dire, pas très équilibrées si je puis dire. Pas l’habitude d’avoir une gueuse sur le dos. Les principaux exercices de la matinée tourneront autour du fil avec pose de ligne pour moi. Je test enfin mon nouveau dévidoir tout neuf que j’ai réparé la veille, les flasques s’étant un peu voilées avec le fil rangé trop serré.

Jour 2, Plongée 4 : Landenouse
A quelques encablures de Cunhac, Landenouse est belle résurgence sur la berge nord du Lot à environ 2km en amont de Cajarc. L’accès se fait par l’intermédiaire d’une retenue en pierre de plusieurs mètres de haut, équipée d’une échelle. L’eau est claire et la plongée s’annonce prometteuse.

Après avoir descendu les blocs dans la vasque, nous nous équipons et nous immergeons dans ce lieu mythique de la plongé sout. « A partir du fond du bassin, à -3m, un ressaut vertical mène jusqu'à-6m. L'entrée de la galerie se fait suivant un joint de strate encombré d'un cône d'éboulis (largeur 3 m., hauteur 0,80 à 1,30 m.) et dont la pente est d'environ 30°.
 A la base de cet éboulis, débute à - 12 m, une vaste galerie horizontale qui se développe sur 350 m.
 Section en joint de strate parfois rectangulaire, largeur : de 4 m. à 12 m, hauteur : de 1,50 m. à 4m. En plafond, une grosse diaclase (0,50 m. à 1,50 m. de large) suit la galerie sur une vingtaine de mètres. On la retrouve, dans de plus modestes dimensions, plus loin, en divers points du conduit. » (PlongéeSout.com).

La cavité est spacieuse et vraiment magnifique. C’est un vrai plaisir d’évoluer dans cet environnement minéral, en apesanteur.
Sur le retour, après quelques exercices basique (vidage de masque, panne d’air…), j’attaque la recherche de fil en visibilité masquée et, franchement, j’en chie. Difficile de trouver un amarrage béton et pas encore le réflexe de lire la roche pour essayer de s’orienter. Expérience enrichissante, mais qu’il va falloir encore bien pratiquer…

Après maintenant deux jours de plongée sout. Je suis complètement accro. Chaque cavité est différente. Le cadre, l’accès, l’entrée, le profil de la galerie, la visibilité et, surtout, les caractéristiques morphologiques de la roche sont à chaque fois une découverte et un plaisir renouvelé. L’absence quasi systématique de vie aquatique n’est pas monotone, chaque galerie est douée d’une vie propre, qui se dévoile petit à petit. Le plaisir des sens est énorme. Les sons des bulles qui se frayent un passage, la couleur et la forme du boyau, le touché de la roche, les variations de dimensions, les puits, les rétrécissements et les dimensions pharaoniques où l’on ne voit pas plus les bords… tout n’est que sollicitation des sens et émotion brute.

Jour 3, Plongée 5 : Cabouy
Après un peu de théorie, nous filons vers le réseau de l’Ouysse, à proximité de Gramat. Le site de Cabouy, récemment aménagé avec un parking, est composé d’une résurgence qui aboutie dans une grande vasque, riche en flore dans les 4 premiers mètres. La faune n’est pas en reste avec des dizaines de crapauds qui tiennent compagnie pendant les paliers. L’eau y est un peu plus froide aujourd’hui, avec tout juste 12°C.

Nous mettons à l’eau et je pars avec mon spool vers l’immense porche d’entrée, sur -15 mètres, à la recherche du fil principal. Celui-ci s’étant rompus, nous mettons plusieurs minutes avant de pouvoir faire la jonction, à bien 30 mètres de l’entrée, par – 20 / 25 mètres de fond. J’y aurais passé deux spool…
« Le Conduit se poursuit sous terre jusqu'à la cote -31 m. A partir de l’entrée, le sol est composé d'éléments de plus en plus gros (sables, graviers, galets et gros blocs). A 40 m. de l'entrée, le talus disparaît et donne sur une vaste galerie. La section est sensiblement elliptique, présentant un joint de stratification sur creusée dans son tiers supérieur. Le centre est parcouru par un chenal d'érosion. Le fond est généralement en roche franche avec quelques dépôts de sable et graviers et par moment de gros blocs éboulés. On note aussi la présence de très nombreuses "marmites de géant".
Les parois présentent de nombreux coups de gouges et cupules de corrosion ainsi que de nombreuses marmites coalescentes qui parviennent à former de petites niches. Nous pouvons aussi observer de remarquables cannelures et lames de corrosion sur de vastes surfaces. » (PlongéeSout.com).

Bien que la cavité soit très agréable, son profil abrupt ne nous permet pas de pousser beaucoup l’exploration, des exercices m’attendent. Après être remontée sur -25 mètres, j’attaque une recherche de fil. Le caractère très marqué des coups de gouges et la présence de blocs au sol me permettront de raccorder le fil principal assez rapidement et de trouver aisément le sens de la sortie en aveugle.
Malgré tout, les paliers commencent à monter sur l’ordi et nous prenons le chemin de la sortie. Je récupère mon premier spool et commence la remontée pour attaquer un premier arrêt d’une minute à 17 mètres. Arrivé dans la vasque, je bloque le spool au fond sur 4 mètres et commence les 18 minutes de palier imposaient par le Vyper… 10 minutes après je commence à regretter de ne pas avoir mis une couche de polaire en plus et d’être à l’air… Si j’avais planifié ma plongée…

Jour 3, Plongée 6 : Font Del Truffe
Encore une plongée mythique. Décidément, cette formation est un vrai bonheur. Contrairement à la plongé du matin à Cabouy, j’ai enfin et définitivement terminé l’aspect Bi 2x12L et heureusement. L’accès au réseau se trouve au fond d’une vasque limpide (on est les seul sur site) où l’in distingue un accès sombre et peu engageant de prime abords. « Il faut tout d'abord passer entre la voûte et un gros rocher qui obstrue l'orifice pour arriver dans une toute petite chambre. Ensuite un passage très bas permet d'accéder à la galerie qui continue sur 160 mètres à une profondeur maxi de 13 mètres. » (PlongéeSout.com). L’étroiture d’entrée est d’autant plus petite qu’elle a du un peu se refermer et qu’il n’est maintenant pus possible de passer autrement qu’en sidemount. Les BI n’ont d’autre choix que de passer 15 minutes à évacuer les graviés pour avoir une chance d’accéder à cette somptueuse cavité.
L’eau y est limpide, un vrai bonheur. Après l’étroiture nous évoluons dans un S1 aux proportions généreuses avec un point bas à 14 mètres. Le profil est assez sinueux et nous changeons souvent de cap mais le conduit est vraiment de toute beauté.

Après 160 mètres, nous sortons le S1 et passons directement au S2 sans avoir à sortir de l’eau. Par chance, le niveau est suffisant. La physionomie de cette deuxième partie est complètement différente. La galerie devient un peu plus intime avec une au mieux un mètre de large pour 1m50 de haut. Le profil devient franchement sinueux avec de nombreux changement de cap. Dans une eau toujours aussi cristalline, dû à l’absence quasi-totale de dépôt, la roche se découvre petit à petit, fortement travaillée par les eaux. Même si j’avoue, peur enfantine, préférer les cavités plus grandes, je suis ébloui par cette cavité qui s’éclaire complètement avec nos éclairages malgré tout limités. Les reflets sont partout, dans les bulles, sur les parois lisses aux formes improbables et dans nos yeux ébahis. Après 130 mètres dans le S2 et à environ 320 mètres de l’entrée, nous faisons surface pour contempler le départ de l’inter-siphon qui mène au S3.

Le retour se fera à l’aveugle avec le tuyau long de me instructeur pour moi et, autant dire que dans une cavité de ce type, la progression deviens rapidement plus lente en perte totale de visibilité, sur panne d’air. On prend rapidement conscience du temps qui passe et des blocs qui se vident irrémédiablement. Tout au plus, de savoir qu’il y a un inter-siphon respirable à mi-distance de la sortie, apporte un peu de réconfort. Toutefois, si l’on imagine une situation réelle, avec le stress en plus, il est des jours où je pense qu’on aurait préféré rester chez soit.

Le retour dans le S1 se fait en condition normale et, après avoir repassé l’étroiture d’entrée, nous remballons pour la journée.
En tout cas, je reviendrais à Font Del Truffe sans aucun doute. De tous les sites, c’est celui que j’aurais préféré s’il faut faire un choix (choix difficile pourtant, tellement chaque cavité a sa propre personnalité).



Jour 4, Plongée 7 : Le Ressel
Que dire sur cette résurgence. C’est LA résurgence du Lot, pour ne pas dire de France et d’ailleurs. A notre arrivée, dur dur de trouver une place. Un convoi de hollandais a pris possession des lieux. C’est une débauche de matériel qui s’étale sur le parking et sur les bords du Célé. Des bi, des relais, des Revos, EDO, Dolphin kissé, scoots, j’en passe et des meilleurs.

Nous nous équipons tranquillou pour cette dernière. En side pour moi et en bi pour Pierre-Eric. Mise à l’eau, traditionnel Safety check et c’est parti.

Très vite je comprends la réputation de ce réseau. Sublime. L’eau est limpide et le conduit majestueux. Nous explorerons la galerie sur 300 mètres en prenant le 1er shunt où j’aurais bien pris soin de placer mes marqueurs.
« A 3 m de profondeur, les flots limoneux du Célé font place aux eaux limpides de la source. Un large talus de gravier pénètre sous terre, par un porche de bonne dimension (h=l,5 m, 1= 2,5 m), et descend jusqu'à 10 m.

 On découvre alors une galerie imposante (largeur 8 à 12 m, hauteur 3 à 5m), rectangulaire, dont le sol est couvert d'un amoncellement de strates, qui atteignent parfois plusieurs mètres carrés et certaines plusieurs mètres cubes. La profondeur et les dimensions ne varient pas jusqu'à 80 m de l'entrée, où un énorme chaos rend la progression moins aisée. Un passage confortable (1m x 1m) entre les blocs, permet, au bout de 20 m le franchissement de cette zone. Le conduit reprend ses belles dimensions (h=2m, largeur = 3 à 5m)

A 120 m de l'entrée, une bifurcation donne naissance à deux galeries qui se rejoindront à 270 m, au niveau du puits. La galerie de gauche a une profondeur moyenne est de 10 à l2 m et ses dimensions sont plus petites (h = 1 à 1,5 m largeur 2 à 3 m) sa découverte et son exploration ont été réalisées par D. Andres, au cours du rééquipement en Fil d'Ariane de la source.
Sur toute sa longueur le RESSEL possède sur ses parois d'innombrables cupules d'érosion. Sa particularité réside dans les strates éboulées, qui semblent découpées au couteau, et dans son creusement "en joint de strate". En général il se dirige vers le Nord-Est.
 Dans la galerie de droite, le sol, toujours occupé par les blocs, commence à plonger à partir du point 150, et atteint par crans successif la côte 25 m à 200 m de l'entrée. » (PlongéeSout.com)

Après la point côté 300m, nous faisons demi-tour et j’entame le retour en aveugle jusqu’au shunt où mes marqueurs me donnent la direction de la sortie. C’est ensuite le tour d’une recherche de fil très riche en expérience. Après un emmêlage de mon dévidoir que je laisse sur place temporairement, mon amarrage de spool lâche, je le refais une première fois en y accrochant mon tuyau long… Puis, calmement, traitant les problèmes un à un, je fini par retomber sur le fil et placer ma flèche vers la sortie.

Nous reprenons la progression vers la sortie lorsque nous croisons une partie de nos hollandais, tous feux allumés. La galerie prend alors une dimension féérique dans ces jeux de lumière. L’image est magnifique avec ce tube et ces amoncellements de roches éclairés par des centaines de watts, où évoluent tous ces plongeurs à l’aisance remarquable.

A 50 mètres de la sortie, nous refaisons un nouvel exercice de recherche de fil. Il me faudra à nouveau une quinzaine de minutes pour y parvenir avec, encore une fois, différentes emmerdes qui pimenteront l’exercice. Cette fois-ci, nous sommes au milieu des blocs et l’orientation pendant la recherche sera des plus délicates. Je fini cependant par mettre la main dessus, dans un endroit qui, au toucher, me semblait des plus improbables et, après avoir fait le tour de la galerie et mettre retrouvé la tête en bas en milieu des blocs. Vraiment enrichissant.

Et voilà donc cette première formation en plongée souterraine qui s’achève pour moi. J’ai beaucoup appris, notamment par la diversité des galeries explorées et avec tous ces petits incidents lors des exercices qui font progresser et permettent de se confronter à des situations un peu plus délicates que la normale. J’ai aussi pris conscience de l’importance de la nécessaire expérience à accumuler pour avoir une chance de s’en sortir en situation réelle. Mais avant tout, j’ai pris énormément de plaisir à plonger dans ce milieu, à rencontrer tous ces plongeurs spéléonautes, humbles et doté de grandes compétences techniques. Je ne sais pas jusqu’où j’irais dans cette pratique, mais il est certains que j’y ais pris goût et que, sans renier les grands tombants majestueux ou les riches épaves, les plongée souterraine est désormais une composante essentielle de ma vie de plongeur.

Un grand merci à tous ceux qui m’ont permis de découvrir ce milieu, Loule, Yannig, Pierre-Eric Deseigne, Les Thomas. Vous m’avez offert un superbe cadeau !!!

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